Aquabion, une solution testée par Paris Habitat
Installé dans le bâtiment situé au 20, rue Buzenval à Saint-Cloud, le système Aquabion a été testé pour lutter contre le calcaire dans les installations d'eau chaude sanitaire gérées par le bailleur social Paris Habitat. Cette solution a montré son efficacité en facilitant la maintenance des équipements de production d'eau chaude et en optimisant leur rendement, tout en éliminant les dépôts solides et les problèmes d'entartrage.
« Nous avons beaucoup de ballons électriques et la problématique du calcaire est bien connue. Les dépôts solides qui s'accumulent sur les broches électriques nuisent à la rentabilité et à l'efficacité des équipements », explique Cathy Rivière, chargée d'études au service chauffage de Paris Habitat. Dans le cadre de la gestion des bâtiments collectifs, Paris Habitat est confronté à un problème récurrent : l'entartrage des équipements de production et de stockage d'eau chaude. En avril 2021, le bailleur social a été contacté par un représentant d'Aquabion, qui a présenté cette technologie anti-calcaire et anti-corrosion. Séduite par l'absence de consommation électrique, de maintenance et de rejets à l'égout, l'équipe a décidé de tester ce dispositif sur un site pilote.
L'installation d'une solution Aquabion n'utilise pas de sel, ni produit chimique ni électricité. Le système occupe peu d'espace et ne nécessite aucun entretien : une fois installé, il fonctionne 7 à 10 ans sans intervention.
Un premier test concluant sur le site de Buzenval
Le système a été installé en novembre 2021 sur le site de Buzenval, un immeuble équipé de ballons électriques. L'objectif était d'évaluer l'impact du dispositif sur la formation du calcaire et la maintenance des équipements. L'expérimentation a été suivie de près par les équipes techniques , notamment Audric Fafchamps, responsable technique pour Aquabion, et les techniciens de la société CIEC, en charge de la maintenance du bâti ment. « Aquabion est venu sur place effec tuer les mesures des débits et valider les emplacements des systèmes selon leurs pré conisations », détaille Arnaud Reuzeau, Responsable d'affaires chez CIEC. « Ils ont ainsi été installés en différents points du réseau afin de maximiser leur efficacité : sur l'arrivée d'eau froide, sur le bouclage et l' homogénéisation des ballons. »
Après plus d'un an de fonctionnement, une visite technique a été réalisée en juin 2022. « En démontant les épingles des ballons ECS, nous avons constaté que le calcaire ne formait plus de dépôts durs et adhérents, mais une couche friable, facile à enlever à la main », souligne Cathy Rivière. « C'est un changement radical car, habituellement, ces dépôts sont extrêmement solides et difficiles à retirer », poursuit-elle. Le réchauffeur de boucle maintient l'eau à une température de 60/55 °C, une zone propice à la précipitation du calcaire. Pourtant, les dépôts retrouvés étaient majoritairement sous forme de tartre mou, éliminable par simple frottement. Cette transformation facilite la maintenance des installations.
Un autre point essentiel concerne le ballon de production d'ECS de 3 000 L, chargé du préchauffage de l'eau froide du réseau. À l'ouverture de ce ballon, les deux résistances électriques étaient recouvertes d'un dépôt rougeâtre non incrustant, accumulées au fond de la cuve sans affecter les corps de chauffe. « Le matériel est nettoyé de lui- après même l'installation des systèmes Aquabion », confirme Pascal Loury, technicien de maintenance chez CIEC.
Le réchauffeur de boucle d'ECS en place maintient l'eau à un régime de températures d'environ 60/55 °C. À ces températures, une précipitation du calcaire est faite en permanence. La maintenance de ce réchauffeur consiste à réaliser une chasse mensuelle par la vanne de purge se trouvant à la base de l'équipement. Cette chasse permet de faire sortir la majorité́ du calcaire s'étant formé pendant la période précédente.
Une réduction significative des coûts de maintenance
La maintenance des installations est un enjeu essentiel pour Paris Habitat. Avant l'installation des systèmes Aquabion, les épingles des ballons devaient être remplacées tous les six mois en raison de l'entartrage. « Désormais, elles pourraient durer toute la vie du ballon », estime Cathy Rivière. Cette durabilité représente une réduction significative des coûts d'entretien.
Si l'investissement initial reste important (cinq à six fois le coût de la maintenance annuelle d'un ballon), le retour sur investissement est important entre quatre et cinq ans. De plus, la garantie de cinq ans proposée par le fournisseur assure un suivi en cas de problème.
Une approche durable selon Aquabion
Cyrille Gerhardt, directeur général d'Aquabion, explique : « Chez Aquabion, nous adoptons une approche axée sur le traitement du calcaire, afin d'améliorer la durabilité du matériel. Si vous ouvrez un ballon d'eau chaude après un certain temps, l'émail à l'intérieur reste intact et vous constatez un dépôt calcaire qui devient pâteux. Ce dépôt se retire très facilement ». Il souligne également que le système permet un entretien des résistances, en permettant de retirer facilement le calcaire et de garantir leur bon fonctionnement sur le long terme : « Sur la résistance, au lieu d'avoir un bloc de calcaire dur, il est possible de nettoyer et entretenir la résistance, la réinstaller et garantir son bon fonctionnement. »
Le directeur d'Aquabion ajoute que la solution améliore la durabilité des installations : « Grâce à nos dispositifs, nous permettons un entretien facile du calcaire, ce qui améliore la longévité des systèmes ». Ainsi, les équipes de maintenance ont constaté que, contrairement aux dépôts de calcaire durs et difficiles à éliminer, les nouveaux dépôts étaient beaucoup plus faciles à éliminer, ce qui réduisait le besoin d'interventions fréquentes et coûteuses.
Une extension progressive à d'autres sites
Avec ces résultats positifs, Paris Habitat a déjà pris la décision d'étendre l'installation de la solution Aquabion à plusieurs autres sites. « Le succès de l'expérimentation sur le site de Buzenval ouvre la voie à une généralisation sur d'autres bâtiments, notamment des sites à grande échelle où l'entartrage représente un enjeu majeur », explique Cathy Rivière.
Les équipes de Paris Habitat envisagent désormais d'intégrer la technologie Aquabion dans des projets futurs, notamment dans de grandes résidences et des tours d'habitation. « Notre objectif est d'implanter un dispositif par an, en ciblant des sites stratégiques présentant des problèmes récurrents de calcaire. Cela nous permettra non seulement de prolonger la durée de vie de nos équipements, mais aussi de réaliser des économies substantielles sur la maintenance à long terme », précise-t-elle. Arnaud Reuzau, du CIEC, souligne qu'aujourd'hui, les systèmes Aquabion sont installés sur 14 résidences. Il note également que cette technologie a également à la partie eau froide, notamment les problèmes de tartre sur les robinetteries, points de puisage et autres éléments du réseau. « Nous avons également convaincu notre client d'effectuer des tests sur la partie chauffage », poursuit-il, enthousiaste.
Le test s'est déroulé sur une petite résidence de moins de 50 logements, dotée d'une production d'eau chaude classique au gaz et d'un réseau de distribution en PER. « Aujourd'hui, l'embouage est l'ennemi numéro du chauffage ! Mais le système Aquabion testé sur cette production de gaz – différente de la technologie évoquée ici car agissant directement sur la molécule d'eau – a également montré de bons résultats. En un an et demi de fonctionnement, l'eau boueuse que nous avions habituellement dans le réseau a laissé la place à une eau limpide qui circule beaucoup mieux. Nous recevons beaucoup moins de plaintes et effectuons beaucoup moins de dépannages, ce qui est avantageux pour tout le monde. »
COMMENT ÇA MARCHE ?
La technologie Aquabion utilise une anode de zinc ultrapur combinée à des chambres à tourbillon. Par effet galvanique, les ions de zinc libérés protègent les métaux à valeur plus élevée, comme le fer, le cuivre ou l'acier, notamment l'adhésion du calcaire aux surfaces des tuyaux. Le cal caire est transformé en aragonite, une forme cristalline qui ne se fixe pas et s'écoule avec l'eau. Ce dispositif est disponible dans une gamme de diamètres allant de DN 50 à DN 250, avec la possibilité de fabriquer des tailles spéciales jusqu'à DN 1 000. Il est conçu pour supporter une pression nominale pouvant atteindre 16 bar (PN 16). Il dispose d'une enveloppe en laiton et de composants en ternes en acier inoxydable Nirosta, assurant robustesse et durabilité. L' installation de cet équipement peut être réalisée de manière centralisée ou décentralisée, grâce à des brides fixes conformes à la norme DIN. Le pro duit est certifié avec les homologations DVGW W 270, ACS, et le marquage TÜV/GS.
La résistance de secours a été démontée en premier lieu. Il est possible de constater que même
neuf, l'alliage en Incoloy 825 lui donne une teinte gris/rouge. La résistance principale a ensuite
été sortie. Un dépôt calcaire non incrustant était présent sur la quasi-totalité de la résistance et
il pouvait être enlevé par frottement.
Un engagement sur la durée
Bien que l'installation d'Aquabion ne modifie pas la qualité de l'eau, elle permet de préserver les équipements et d'assurer une production d'eau chaude efficace et pérenne. « Ce qui est intéressé , c'est que nous avons désormais une preuve concrète et tangible de son efficacité », conclut Cathy Rivière. « Ce n'est pas simplement une promesse marketing : nous avons vu les résultats sur le terrain. » Cyrille Gerhardt précise également que la technologie Aquabion s'inscrit dans une vision à long terme : « Notre démarche s'inscrit dans les objectifs du gouvernement, qui promet des solutions plus écologiques, durables et moins énergivores, permet tant aussi aux utilisateurs de réduire leur empreinte carbone. »
Aujourd'hui, avec les résultats positifs obtenus avec Paris Habitat, Aquabion cherche à développer davantage de par tenariats avec des sociétés de maintenance et des gestionnaires de bâtiments pour étendre l'utilisation de sa technologie à travers le pays. « Nous croyons fermement que notre approche représente l'avenir du traitement du calcaire. » souligne le directeur d'Aquabion.